I <3 samoussas

Les samoussas sont des espèces de petits beignets farcis et épicés. On en trouve sur toutes les tables et à tous les coins de rues de la Réunion. Tous les guides vous diront « les meilleurs samoussas se trouvent sur les marchés ». Non non non non (-_-), je ne suis pas d’accord. Sur les marchés, je n’en n’ai pas encore trouvé qui me plaisaient autant que les samoussas de Bertrand. Bertrand a une petite cabane à l’entrée du marché couvert de Saint-Pierre, ses petits triangles croustillants coûtent trois fois rien et souvent il vous fait cadeau de 2 ou 3 samoussas si vous en achetez beaucoup. Avec ou sans piment, il y en a pour tous les goûts et très franchement, je les trouve succulents.

DSC_0023

Si vous êtes un cordon bleu et que vous avez envie de tester le samoussa fait maison, la démo ci-dessous vous sera d’une grande aide -surtout pour le pliage triangulaire -. (merci à Elodie qui était en L3 FLE il y a 2 ans d’avoir mis en ligne son diaporama de recette de samoussa)

Comme à la piscine

Vous avez toujours peur, lorsque vous allez vous baigner, de laisser votre sac à portée de tous ? Vous n’osez pas nager ou plonger la tête sous l’eau ? (non non non je ne nage pas, tu rigoles ?… je préfère surveiller mon Longchamp !)
Vous emportez toujours un parpaing dans votre panier de plage ? (Oui oui oui, je préfère prendre mon parpaing pour bloquer ma serviette, il y a un vent à décorner les boeufs aujourd’hui ! Oui je sais, c’est lourd mais tant pis.)
Vous n’en pouvez plus du môme de la famille d’à côté qui hurle et jette du sable en veux-tu en voilà dans votre direction? (Non mais moi, si j’étais sa mère, je te le calmerais vite fait bien fait ce gamin !)
Vous avez peur que votre toute nouvelle paire de sandales d’un vert fantastique change de couleur si vous la laissez trop au soleil ? (Nan mais il est trop beau ce vert, moi je le garde INTACT !)
Vous avez du mal à somnoler à cause du p’tit jeune qui fait profiter tout le monde du R’n’B qu’il écoute sur sa radio portative ? (Bon, chacun ses goûts, il a le droit d’aimer le R’n’B mais dans un casque ce serait mieux !)

La ville de Saint-Pierre a trouvé la solution à tous vos petits soucis d’après-midi farniente. Désormais, vous pouvez stocker le sac, le drap de plage, la marmaille qui braille, les chaussures vertes, la radio du p’tit jeune et tout ce qui vous encombre dans des casiers fermés à clef à l’entrée de la plage. Un peu comme à la piscine en somme… sauf que c’est pas la piscine 🙂

comme à la piscine

Une idée géniale !

Entre deux cases créoles

case bourgeoise typique petit

case bourgeoise créole.

J’ai réalisé cette semaine que je ne vous avais pas encore parlé d’un charmant petit village du Sud de l’île: l’Entre-Deux. J’y ai vécu pendant deux mois quand nous sommes arrivés à la Réunion en septembre dernier et je crois que cet endroit perché à 400m d’altitude mérite bien un article tant le charme du village a été préservé. Je vous le présente donc rapidement.

vue sur les hauts petit

Au petit matin, vue dégagée sur les hauteurs de l’île

Situé entre deux bras (le bras ressemble à une rivière), celui de la Plaine et celui de Cilaos, l’Entre-Deux porte bien son nom.  Il est entouré par Cilaos au Nord, Saint-Benoît à l’Est, le Tampon au Sud-Est, Saint-Pierre au Sud et Saint-Louis à l’Ouest. Ses quelques 5 600 habitants vivent au calme, avec une belle vue sur les hauts .

IMG_20140222_091430

L’impressionnant pont du Bras de la Plaine

Quand vous venez du Sud, que vous avez franchi le pont du bras de la Plaine et fait quelques kilomètres de route sinueuse et montante, vous arrivez dans un village propre (vous y verrez tous les matins les brigades vertes s’affairant à passer le balai sur les trottoirs) et serein. Vous voilà dans un vrai village créole qui prend soin de son patrimoine. Les cases ont, pour la plupart, conservé leur architecture d’antan ; c’est ce qui m’a le plus frappée quand j’ai mis les pieds dans ce village pour la première fois.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

centre de lecture Entre-DeuxMême si ce village est un peu reculé (il n’est pas si loin de Saint-Pierre et du Tampon mais il faut passer un peu de temps sur la route pour y accéder), vous avez tout à portée de main : une boucherie, plusieurs boulangeries, un vendeur de fruits et légumes, une supérette, des pharmacies, des médecins, des restaurants, quelques bars, une école, une piscine, une médiathèque, un cyber-centre, une association de lecture et d’écriture.

écrin de verdureL’Entre-Deux c’est aussi le point de départ de plusieurs randonnées. Si, entre deux cases créoles et deux jus de letchi sirotés sur le café de la place de l’hôtel de ville, vous avez envie de vous dégourdir les jambes, rendez-vous à l’office de tourisme caché dans un écrin de verdure ; vous y serez bien accueillis et y trouverez des personnes agréables pour vous conseiller des sentiers de randonnées et vous parler du patrimoine de la commune.

Un dernier conseil : j’ai posté l’émission Fourchette et sac à dos sur ma page A vos tabliers ! ; n’hésitez pas à aller y faire un tour, le début du documentaire a été tourné à l’Entre-Deux, vous y verrez les tisaneurs (ceux qui fabriquent des tisanes) œuvrer dans les hauts du village.

La poésie du jeudi

Saviez-vous que Charles Baudelaire avait séjourné à la Réunion (appelée Bourbon à l’époque) de septembre 1841 à février 1842 ? Moi, je l’ai appris cette semaine. Je me suis donc dit qu’il avait dû écrire quelques poème le Charles, vu son goût pour l’exotisme.
Alors j’ai un peu cherché et voilà ce que je vous ai trouvé : A une dame créole.

Pour la petite histoire, sachez que Charles Baudelaire a écrit ce sonnet en l’honneur de Mme Autard de Bragard chez qui il avait séjourné pendant son voyage sur l’île Maurice, toute proche de Bourbon. Il envoie donc une lettre à M. Autard, accompagnée du poème. Il lui écrit ceci : « Vous m’avez demandé quelques vers à Maurice pour votre femme, et je ne vous ai pas oublié. Comme il est bon, décent, et convenable, que des vers, adressés à une dame par un  jeune homme passent par les mains de son mari avant d’arriver à elle, c’est à vous que je les envoie, afin que vous ne les lui montriez que si cela vous plaît. »… Bien élevé ce jeune homme de 20 ans !

Un test de compréhension orale est à votre disposition ici!

Quelques autres poèmes ont été composés par Charles Baudelaire sur l’île Bourbon. Je vous en reparlerai bientôt 🙂

ça sent la banane

Hier, en allant transpirer à la salle de sport, j’écoutais la radio. France Inter, nouvelles de la maussade métropole, grisaille météorologique… Bref, un peu tristounet tout ça ! Je délaisse France Inter et j’appuie sur le numéro 2 de mon autoradio pour écouter ce qu’on raconte sur logo-freedom_petit

A peine avais-je quitté les graves journalistes d’Inter que je tombai là-dessus… écoutez plutôt !

Je ne vous propose que le refrain car c’est exactement à ce moment-là que j’ai commencé à écouter Freedom. Ha ça, c’est sûr, ça sent la banane ça donne la pêche !
ça sent la banane est une chanson écrite et interprétée par Jacqueline Farreyrol, elle s’adresse plutôt aux enfants et fait partie de l’histoire musicale de la Réunion. Jacqueline Farreyrol est aujourd’hui sénatrice UMP mais elle a aussi exercé le métier de professeur d’anglais en parallèle de sa carrière artistique et présenté des émissions de télé enfantines, ce qui lui a d’ailleurs donné envie d’écrire des chansons pour les petits.
Si vous voulez écouter l’intégralité de la chanson, suivez ce lien, où vous trouverez également les paroles.

Sakifo, j’y serai !

Mai 2014 – 11ème édition du Sakifo Musik Festival à Saint-Pierre – c’est bon j’ai mes places !!!!
Apparemment, le Sakifo est très réputé à la Réunion et dans tout l’océan Indien (je dis « apparemment » parce que j’en entends beaucoup parler en ce moment et aussi parce que ce sera mon tout premier Sakifo… Je n’ai donc aucun recul). D’après ce que j’ai compris, le Sakifo c’est trois jours de festival intense où se mêlent des artistes de renommée internationale et des musiciens et chanteurs réunionnais… GE-NIAL.

Cette année M et Stromae sont de la partie, ça c’est sûr, c’est validé. Je cherche, mais en vain, quels autres artistes sont invités. Aucune info pour le moment, ni sur le site du festival, ni sur la page facebook du Sakifo 😦 . Il faudra être patiente pour savoir qui se produira avant Stromae le samedi soir. J’espère qu’on aura au moins droit à un groupe de maloya (pour écouter une petite playlist de maloya, cliquez ici). En attendant, j’ai bien envie qu’on écoute un morceau du 2ème album du Maéstro… Allez, comme ça, au hasard : Carmen.

 

Sensualité frétillante

Sensualité frétillante… Mais qu’est-ce que c’est que ce titre ? De quoi peut-elle bien vouloir parler ce matin ?
Ce matin, j’ai envie de vous raconter le ballet d’hier soir, la toute dernière pièce d’Eric Languet chorégraphiée pour quatre danseurs magnifiques. L’esprit de la ruche, c’était hier à la salle Guy Alphonsine de Saint-André et c’était frétillant, sensuel et d’une fluidité prodigieuse.

L’esprit de la ruche c’est une pièce dans laquelle on ne sait plus trop si les danseurs de la compagnie danses en l’R se font abeilles ou si les abeilles se font danseuses. En tout cas, il y a bel et bien la volonté de laisser des traces de son passage et d’inviter l’autre à danser, à poser sa main, son pied, son regard, son bras, sa jambe, son corps tout entier là et pas ailleurs. Il y a bel et bien la volonté de danser en harmonie, ensemble, et de construire un tout grâce à un travail des corps solidaire et précis.
En regardant un tel spectacle on ressent la communion des quatre interprètes. La qualité du geste – propre et net -, la fluidité du mouvement – aérien et énergique -, l’élasticité  des corps emmènent le spectateur dans un moment de danse pure rythmée par une musique baroque et la voix de Jean-Claude Ameisen. C’est en effet, une émission de ce dernier (Sur les épaules de Darwin, France Inter) dont le thème portait sur la démocratie des abeilles, qui a inspiré Eric Languet. Il est parti de l’histoire des abeilles pour créer un ballet évoquant l’osmose et la solidarité à travers la danse.
Même les non-initiés à la danse contemporaine ne peuvent qu’apprécier ces 45 minutes de spectacle où les quatre danseurs se donnent tout entier à leur public. Les spectateurs sont transportés dans un voyage frétillant mais doux, animal mais léger, un voyage riche en beauté et émotions.

Ci-dessous une vidéo d’un des duos de la pièce lors d’une représentation en espace urbain :

Si vous voulez écouter l’émission La démocratie des abeilles à la base de ce spectacle, cliquez ici.
Par ailleurs, je vous conseille chaleureusement de naviguer sur le site de la Compagnie danses en l’R et de cliquer sur les différentes affiches de spectacle pour voir des photos et des vidéos des diverses créations de la compagnie ; cela vous donnera une petite idée de la façon dont Eric Languet travaille avec ses danseurs de Saint-Gilles-les-bains.

Bonne année du cheval !

Pour célébrer le nouvel an chinois la ville de Saint-Pierre organise trois jours de festivités près des jardins de la plage. Actuellement des démonstrations de calligraphie*, de digitopuncture, de Wu Shu, des initiations au Mah Jong, des danses traditionnelles et des arts ancestraux animent le front de mer.
Hier soir, après une journée de travail bien chargée, je me suis accordée un moment chinois avec mon mari. On a commencé par un dîner dans un restaurant chinois bien 
sympathique où j’ai goûté un sauté de mines aux légumes. Le sauté de mines, je ne connaissais pas avant d’arriver à la Réunion, ça ressemble à des nouilles chinoises mais c’est un peu plus épais que les nouilles.
sauté de mines petit

Ensuite, nous sommes allés assister au spectacle de la Troupe magique de Shanghai sur le front de mer. Danseurs, chanteurs, magiciens, musiciens, contorsionnistes, etc. nous ont livré un beau spectacle où la maîtrise des corps était parfaite. Vous pouvez d’ailleurs juger par vous-mêmes, j’ai filmé quelques instants acrobatiques rien que pour vous.
http://www.youtube.com/watch?v=C9D0GD6KpoI&feature=youtu.be

Une belle soirée donc, tout en délicatesse chinoise. Merci à la ville de Saint-Pierre et à ses associations culturelles chinoises de nous offrir cet ensemble de festivités qui ravit les petits et les grands.

*Je vous suggère d’ailleurs de lire le très bel ouvrage de Fabienne VerdierPassagère du silence, un livre autobiographique qui raconte les années d’étude de l’artiste en Chine où elle a appris l’art de la calligraphie.

Envie de lecture ?

Allez, ce soir on est en week-end et on aura certainement envie de se détendre un peu. On va laisser de côté les tracas de la semaine, la collègue bougonne, le banquier pressant, les enfants envahissants et ON VA LIRE !
Ho oui alors ! Si on lisait tiens ? C’est tellement bien de s’installer dans son canapé, un bon bouquin à savourer, des M&M’s à croquer, un thé glacé à déguster… Vous imaginez un peu le tableau là ? Oui oui oui, ça promet un bon moment ça !
Pour parfaire votre parenthèse je-lis-laissez-moi-tranquille, je me permets de vous suggérer un livre de Philippe Claudel, largement accessible pour des apprenants de niveau B2 et assez facile à lire pour des B1.

la-petite-fille-de-mr-linh petit

La petite fille de Monsieur Linh, c’est l’histoire d’un vieil homme qui, accompagné de sa petite fille nommée Sang diû, quitte son pays natal, le Vietnam, où il a perdu sa famille pendant la guerre. C’est l’histoire de l’exil d’un homme seul et perdu, exil au cours duquel il va rencontrer un vétéran de guerre avec qui il va sympathiser. C’est aussi l’histoire de ce petit vieux qui se souvient, qui ne veut surtout pas oublier d’où il vient.
Le roman est écrit au présent, les mots choisis sont simples, le style est sans fioritures et les sentiments sont évoqués avec discrétion. On aimerait tant soutenir ce petit homme, le protéger, l’aider jusqu’à la page 184 ; mais nous ne sommes que des lecteurs impuissants et quand on referme ce beau livre on se pose encore des questions sur la guerre, ses ravages, la mémoire et ses illusions.

Pour vous mettre l’eau à la bouche, je vous ai sélectionné un joli passage qui témoigne de l’amitié qui rompt la solitude : « Chaque jour Monsieur Linh retrouve Monsieur Bark. Lorsque le temps le permet, ils restent dehors, assis sur le banc. Quand il pleut, ils retournent au café et Monsieur Bark commande l’étrange boisson, qu’ils boivent en serrant les tasses entre leurs mains. Désormais, le vieil homme dès qu’il se lève attend ce moment où il ira rejoindre « son ami », car c’est bien de cela qu’il s’agit. Le gros homme est devenu son ami, même s’il ne parle pas sa langue, même s’il ne la comprend pas, même si le seul mot dont il se sert est « Bonjour ». Ce n’est pas important. »

Je vous promets de revenir avec d’autres petits bijoux de littérature française et facile… En attendant, je vous souhaite un bel instant avec Claudel et son Monsieur Linh.